Téhéran, pour moi ce mot évoque avant tout la chute du Chah, l'avénement des ayatollas et le film Persépolis. C'est aussi la capitale de l'Iran, pays qui laisse trainer un parfum d'inquiètude mais dont on sait peu de choses sur les us et coutumes des habitants, sur leur manière de vivre. Ce film lève un voile sur ces personnes qui vivent un quotidien de misère dans une jungle urbaine peut-être pas si différente que celles qu'on connaît en occident.

Pour ceux qui n'ont pas vu le film :

Tout d'abord, ce film est un vrai polar, un film de bras cassés qui n'est pas sans rappeler Le pigeon mais sans le côté comédie, juste le côté triste et noir. Une errance dans une ville transpersée d'avenues, où la circulation est dense et les voitures fort peu rutilantes. La mendicité est presque un travail et les accéssoires nécessaires pour augmenter la rentabilité. Mais les rues sont aux mains de gangsters, de vrais vilains qui profitent de toute cette misère humaine. Si le scénario aurait pu faire un film de Scorsece, la réalisation est toute orientale et nous n'avons pas l'habitude de visiter ce type de cinéma. La ville est un personnage à part entière comme dans Paris de Klapisch. Les acteurs portent le film vers une forme de réalisme cruel.
Bref, un film à voir pour l'exotisme mais pas seulement.

Pour ceux qui ont vu le film :

Une violence toute suggérée, une toile d'araignée mafieuse, des anti-héros comme personnages principaux, une réalisation rythmée mais teintée de moments de langueur, voilà pourquoi, à mon sens, ce film nous dépayse. Le bien et le mal sont tellement teintés de gris qu'il est parfois difficile de les différencier ou plutôt, on peine à trouver quelques traces de bien dans tout cela.

Nous sommes sans cesse abreuvé du cinéma américain et anglo-saxon, on peut avoir aussi l'occassion de voir des films allemands, espagnols ou italiens, quelquefois un film d'amérique du sud traverse l'atlantique, et évidemment la cinématographie française ne nous est pas inconnue.
Cela signifierait-il que seul ces pays peuvent faire de bons films ? Seuls ceux là sont aptent à décrire un palette d'émotions à laquelle nus sommes sensibles ?

J'ai eu l'occassion de voir quelque films qui sortent de ce lot. Aujourd'hui place à un film franco-iranien.

Étrange. Toute cette culture à laquelle nous ne sommes pas habitué, étrange le sentiment de religion, de dictature, de pauvreté qui plane sur le film. Étrange aussi les relations entre les gens, les amitiés, les amours. Ça pourrait en être choquant si on regarde ce film de manière trop occidentale, mais on se laisse glisser facilement dans ce monde qui parait si loin du notre, et qui finalement ne l'est peut être pas tant.

L'affiche indique que c'est un Polar. Ah! c'était donc ça. Non pas qu'il n'y est pas d'intrigue ou pas un certain suspens, mais j'aurais plutôt pensé à une "tranche de vie', un tableau d'une" forme" de vie qu'il peut y avoir dans ce pays. Je n'aurais pas pensé au Polar, car il faut attendre une bonne partie du film avant que ce qui pourrait s'apparenter a ce genre intervienne.

Ce film nous apporte un autre regard sur le moyen orient.

Aurore.B

Téhéran -- Nader Takmil Homayoun (2009) -- Theroun

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